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On ne garde que peu de souvenir de notre première naissance, les cri, les larmes le sang, tout ceci est vite effacé par notre cerveau, qui a besoin de faire de la place pour apprendre les compétences nécessaires a la survie. On m’a dit que l’expérience que j’ai vécu étais semblable a une nouvelle naissance, alors laissez-moi vous dire ce que j’en pense :

La naissance est la plus horrible des expériences, un traumatisme tellement important que notre cerveau refuse d’enregistrer ce souvenir. Le cerveau ne nous fait pas oublier pour faire de la place, il nous fait oublier pour éviter que nous ne soyons ravagé toute notre vie par le souvenir de la douleurs de tous les os et tous les muscles du corps, des poumons qui se remplissent de lave en fusion dès qu’on inspire, de son cerveau qui semble vouloir exploser alors que toutes les connexion nerveuse se font en même temps, de la totale désorientation face à un monde que l’on ne comprend plus, et de l’envie instantanée de mourir pour échapper à ce supplice.

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Mais reprenons depuis le début voulez-vous ?

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Parlons-en de mon père. Homme riche et influent, génie au sens des affaires démesurés et aux projets tous aussi grand, grandiloquent, et pour la plupart fous, les uns que les autres. Il a pu sans problème se payer tous les moyens possibles et imaginables afin de me garder en vie. J’imagine qu’entre l’envie de protéger son héritage et de garder le seul souvenir de sa femme morte, il y avait un peu d’amour paternel qui l’a poussé ainsi à prolonger mon existence déplorable.

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J’ai passé mon existence à vivre à moitié, je n’étais que très rarement conscient, et quand c’était le cas je passais mon temps à subir des examens, n’ayant que très peu de capacité de concentration à cause des médicaments, je me retrouvais bien plus souvent à regarder toute la cinémathèque disponible qu’à lire des traités de physique, je me suis néanmoins forcé à avoir une éducation correcte. Ne gardant que pour moi les films qui ont marqué mon enfance et mon adolescence.

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Et puis un jour l’anathème arriva, emportant avec lui des milliards de vie, notamment avec la peste rouge. Et au vu de système immunitaire déficient, je fus infecté. Et quelques temps plus tard, je mourus.

Fort heureusement – ou malheureusement, mon père ne l’entendait pas de cette oreille, j’étais son fils, son seul héritier, et surtout la seule chose qui lui restait réellement qui n’étais pas fait de bitcoin ou de papier.

Je vous ai déjà raconté à quel point revivre est une souffrance ? Et bien le raconter ne rend pas honneur à cette expérience, et je ne vous enjoins pas à la tenter, quel que soit votre niveau de recherche de sensation forte.

Quand je me suis réveillé, je me suis rendu vite compte que je n’étais plus vraiment moi. Par des choses évidentes d’abord : Je n’avais plus besoin de médicament, je pouvais marcher courir sauter sans problème, puis par d’autres choses ensuite, une musculature plus développée que celle du gamin rachitique rongé par les médicaments que j’étais, une légère déformation du nez qui avais été corrigé, etc…

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Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que mon père avais effectué des modifications radicale a l’entièreté de mon corps, et que pour combattre l’infection qui me rongeais, il avait dû me transformer en être quasi parfait. Je restais moi, mais ce nouveau corps était inconnu.

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Je dois l’avouer, j’ai d’abord profité de cette nouvelle liberté, j’avais passé 15 années à n’être qu’un rat de laboratoire, je me devais d’être reconnaissant du cadeau que l’on m’avait fait.

Malheureusement, tout entrepreneur qu’il était, il m’avait aussi élevé dans le but d’avoir une conscience, quelque chose que lui-même avais peut être oublié de garder.

Les questions se bousculaient dans ma tête, comment avais-je pu survivre ? Par quels moyens ? Quel étais l’origine de ce nouveau corps ?

J’eu mes réponses rapidement en fouillant progressivement dans les papiers de mon père. Une piste en amenant une nouvelle, je cherchais des documents des lieux des gens qui pourraient m’amener au fin mot de l’histoire.

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Ce fin mot, je le trouvais dans un cimetière. 164 morts en cinq ans, tous des volontaires exposés à la peste rouge qui ont participé au programme de mon père pour trouver un remède. 164 personnes, dont les corps ont progressivement enterrés. 164 personnes que mon père a décidé d’utiliser, malgré leur faiblesse, pour en sauver une seule.

J’eu ma révélation à ce moment-là, une révélation qui me fit comprendre que ce genre de comportement absurde est ce qui entraînerait notre chute. Les besoins du plus petit nombre ne doivent pas outrepasser les besoins du plus grand nombre. Mon père a utilisé 164 personnes vouées à la mort, et il n’en a sauvé qu’une. C’était injuste, et le pire était que j’étais la preuve vivante de cette injustice.

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Quand je rentrais, mon père ne dit rien, il savait ce que j’avais découvert. Il n’y eu aucune remontrance, aucune excuse, aucune justification. Il avait fait ce qu’il avait à faire, et s’il devait le refaire il n’hésiterait pas.

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Alors je fis mes affaires, et parti, lui disant juste « Tu as pris une décision qui a coûte beaucoup de vies, c’est à moi de faire pencher la balance dans l’autre sens. » Puis juste avant de fermer la porte, je le remerciais et m’en allais.

Je rejoins le Knight peu de temps après, donnant comme explication à ma candidature ma résistance à la peste rouge, et ma capacité à m’adapter à toute sorte de situation. Cette capacité à m’adapter fut très vite testée, et je surpris bon nombre d’examinateur en ayant des résultats très satisfaisant à toutes les épreuves, là où la plupart excellaient dans une seule.

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Personne ne fit le rapprochement avec mon père, je n’avais pas l’intention de mentir, mais je ne voyais pas l’intérêt d’en parler si on ne me posait pas la question. J’étais qui j’étais, mon père n’avait rien à voir là-dedans.

Quand il fut temps de me choisir une armure, on me demanda ce que je voulais faire. Sans hésiter je répondis «  Je veux sauver des gens ». Alors on me présentât plusieurs types d’armures de soutien, mais une seule attira mon regard, une vieille armure décommissionnée sur le côté.

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« Ca ? C’est une armure d’un chevalier mort, on pense la démonter car elle ne répond plus a rien. L’IA à l’intérieur aussi ne répond plus ».

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Je me déplaçais tranquillement vers elle pendant qu’il parlait, puis j’observais les lettres d’or sur la boite, ou il était marqué « Ys ». Comme la ville engloutie. Comme une ville morte qui étais prête a renaître.

« Ys… Réveille-toi, je pense que nous avons du travail à effectuer ensemble. Je me nomme Tyler, et moi aussi je suis mort »

Seul le silence me répondit, et alors que le mécano détournait le regard je clignais des yeux avant de me rendre compte qu’ils étaient maintenant recouvert par une visière, puis j’entendis. «  Oh vraiment ? Voyons voir ce que ton destin nous réserve alors, petit grain de sable. Le dernier n’a pas eu beaucoup de chance, peut-être qu’avec toi ce sera différent. »

J’étais à présent complètement recouverte par elle. Je me sentais plus fort, plus vif, plus tout ….

 

 

« Ou pas ….»

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